Au début des années 50, les médecins et scientifiques prétendaient qu’il était impossible pour l’être humain de courir un mille en moins de quatre minutes. Ils affirmaient même que tenter d’y arriver était insensé et que l’athlète pourrait en mourir, en fait, c’était selon eux, un rêve impossible.
Notre structure osseuse n’était pas conçue pour un pareil exploit. Notre corps n’était pas assez aérodynamique et avait une trop grande résistance au vent. Nous avions une capacité pulmonaire insuffisante et notre cœur ne pourrait définitivement pas endurer pareille pression.
Mais un Britannique de 25 ans, du nom de Roger Bannister, se refusait à les croire. Il s’entraîna sans relâche, à l’Université, toujours autour de la même piste, accumulant les tours par milliers. Il était déterminé à se bâtir un corps et une force mentale à toute épreuve afin de prouver à tous ces experts qu’ils avaient tort.
Le 6 mai 1954, lors d’une compétition à l’Université Oxford, en Angleterre, Roger Bannister courait pour la British Amateur Athletic Association. Stratégiquement, il demanda à ses collègues, Chris Chataway et Chris Brasher, d’imposer le rythme pour les premiers tours, ce qui lui permit de franchir les trois premiers quart de mille en moins de trois minutes. Il parcourra le dernier tour en moins d’une minute. En croisant le fil d’arrivée, il s’effondra en entendant l’annonceur aviser la foule que le mythe du record impossible venait d’être brisé avec un temps de 3 :59,4. À l’âge de 25 ans, Roger Bannister, entrait dans l’histoire.
L’histoire de ce nouvel accomplissement fit le tour du monde et quarante-six jours suffirent pour que cette marque soit battue par le coureur Australien, John Landy. Un peu plus tard, lors de ce même été, Bannister pris sa revanche contre Landy lors des Jeux de l’Empire Britannique, à Vancouver, dans une course annoncée comme le « mille du siècle». Les deux hommes coururent sous les quatres minutes, mais Bannister termina premier avec un temps de 3 :58,8, devant 3 :59.6 pour Landy.
En 1957, seize coureurs différents brisèrent à leur tour la marque des quatre minutes, pourtant un accomplissement impossible un an plus tôt.
À ce jour, des milliers de coureurs ont répété l’exploit de Roger Bannister reléguant son exploit comme étant presque banal. Au fond, il aura permis à tous ces gens de croire que c'était réalisable et qu'eux aussi pouvaient y rêver.
Plusieurs limites de l’Homme nous sont imposées par l’Homme lui-même, mais lorsque nous parvenons à repousser ces limites, nous réalisons que le plus gros obstacle entre nos rêves et nos accomplissements est juste là, tout près, dans notre tête.